4. La réévaluation

Deux à trois mois après notre surfaçage, vient la réévaluation. Cette étape clôture la thérapie initiale. Elle va permettre d’apprécier le bénéfice de notre premier traitement et d’évaluer les besoins de traitements complémentaires.
En pratique, trois paramètres seront essentiellement analysés.

  • Le contrôle de plaque, qui témoigne de la coopération du patient. Plus encore que lors de notre premier examen, chaque surface dentaire sera minutieusement examinée afin de mettre en évidence le moindre dépôt qui pourrait compromettre la stabilité de notre traitement. L’attention du patient y sera immédiatement attirée.
  • L’inflammation, qui est traduite par la présence de saignements au sondage. Ces signes inflammatoires donnent une valeur indicative de la présence d’une activité bactérienne sous-gingivale résiduelle.
  • La profondeur des poches, qui sera confrontée aux paramètres initiaux. En effet, l’appréciation du gain d’attache est l’expression la plus objective d’une réponse favorable.

L’analyse rigoureuse de ces trois repères permettra d’évaluer si le succès de notre traitement a été rencontré, d’une part au niveau du patient dans son ensemble et d’autre part au niveau de chaque site.
On pourra raisonnablement parler de succès global lorsque 75 % des sites malades ont été traités. Quant aux critères de succès se rapportant au site, nous recherchons une profondeur de poche inférieure à 5 mm sans trace de saignement au sondage.

Différentes situations peuvent se présenter lors de cette première évaluation :

Le contrôle de plaque est insuffisant comme la réponse au traitement initial

Dans cette situation, une parodontite ne peut être stabilisée. Le patient doit être persuadé qu’un contrôle de plaque est une nécessité absolue dans la poursuite de son traitement, faute de quoi toutes manoeuvres thérapeutiques devront être suspendues en l’attente d’un résultat positif.

Le contrôle de plaque est efficace et la réponse au traitement est satisfaisante pour tous les sites

Dans ces cas, la maladie parodontale est considérée comme stabilisée, la phase de maintenance peut être envisagée.

Le contrôle de plaque est efficace et la réponse au traitement est globalement satisfaisante mais n’est pas complète

Si quelques sites ont été réfractaires à notre traitement initial ou si, malgré une légère amélioration, leur état ne peut prédire une stabilité à long terme, un traitement complémentaire localisé (chirurgical ou non) sera indiqué.

Le contrôle de plaque est efficace, mais la réponse au traitement est globalement insuffisante

Si, après la thérapeutique initiale, l’ensemble des paramètres cliniques révèle toujours une inflammation générale des tissus parodontaux, voire une aggravation de la situation initiale, plusieurs hypothèses, qui peuvent s’additionner, sont alors possibles :

  • La flore bactérienne est particulièrement virulente et une antibiothérapie s’avère indiquée.
  • Le patient souffre d’une pathologie générale non diagnostiquée ou non stabilisée qui entrave les processus de cicatrisation. Un examen médical complémentaire doit alors être effectué.
  • Une activité tabagique intense altère la résistance du patient. Un traitement parodontal palliatif rigoureux reste le seul moyen pour freiner la destruction parodontale.